Héron, héron, petit patapon

La Risle, vue à travers un petit arbre dénudé sur la rive. Regardez bien, il n'y a pas que de l'eau.


Vous l'avez vu ? C'est un héron. Il pêche.


Il a entendu le petit bruit de l'appareil photo qui l'épiait et il s'envole, passant devant moi en prenant appui sur l'eau, c'est un héron noir.

Encore de la neige

Et oui, il en est retombé cette nuit ! Et pas qu'un peu.
Des branches ont cédé dans les pommiers et les forsythia plient sous le poids des flocons qui se sont accumulés.

Après quelques jours d'averses, la neige atteint une belle épaisseur.
A Canteleu, près de Rouen, les précipitations successives ont même battu des records.
Tant que vous y êtes, profitez en pour regarder les magnifiques photos de ce blog consacré à Rouen et sa périphérie.
Pour information, je me tricote des moufles parce que, mine de rien, l'hiver c'est pour demain seulement.

Paris-Caen


Non, ce n'est pas le nom d'un nouveau gâteau. C'est la ligne de train qui passe sous mon pont préféré. Le voici dans le sens Caen - Paris, avant qu'il neige.

La circulation des trains entre Caen et Paris a été totalement interrompue dimanche matin en raison d'un problème d'alimentation électrique causé par les intempéries à Conches-en-Ouche, dans l'Eure. Trois trains se sont arrêtés.

Pas de courant chez moi, pas de courant non plus sur la voie ferrée à 6 km seulement.

Neige en Normandie

Il a neigé. Tout est blanc et surtout, tout est calme.
L'électricité est revenue après quelques heures d'absence, nous laissant ce temps de calme et d'écoute de la nature.
Quand on se chauffe au bois, que le piezzo de la cuisinière n'est qu'une allumette et qu'on ne regarde pas la télé, on ne remarque que le courant est coupé que lorsqu'on veut publier sa photo et que la machin-truc-box ne répond pas.
Rien de définitif, la preuve, mon message est passé.
Bonne nuit en Normandie, maintenant, c'est le vent qui s'est levé.

La tour de Thevray

Aujourd'hui, un petit tour dans la campagne.

Au détour d'une petite route, une bâtisse dont j'avais déjà entendu parlé mais que je n'avais jamais vu, apparaît.


Il s'agit de la tour de Thevray, érigée au 15ème siècle par Jacques de Chambray, Chevalier, Seigneur de Thevray, Chambellan du Roi, Bailli et gouverneur d'Evreux, en remplacement du château brûlé par les Anglais au début du même siècle.


On accède à la tour, entourée d'eau par un pont levis et des mâchicoulis indiquent sa vocation défensive.

On voit parfaitement ces détails de construction, ainsi que la chapelle sous les toits, sur la représentation ci-contre, une carte postale du début du 20ème siècle provenant du site des archives départementales de l'Eure.

ers 1950, Yonne Jean-Haffen, l'a également représentée dans une de ses oeuvres.

A proximité se trouvait un colombier. Il a disparu.

Ceux qui seraient intéressés par cette tour peuvent visiter cette page du ministère de la culture. Les images s'agrandissent en cliquant dessus. La charpente de la tour est particulièrement impressionnante.

Malheureusement, la tour ne se visite pas. Elle se trouve dans une propriété privée et j'ai du zoomer pour prendre la seconde photo. On peut néanmoins y avoir accès l'après-midi de la journée du patrimoine, en septembre de chaque année.

Sa localisation sur google earth est 48°59'00"N 43°20'00"E.

Douloureuses cicatrices.

Dans mon petit tour de l'actualité, j'ai été interpelée par cet article publié sur le site du ministère de la culture et de la communication.

Ce patrimoine de reconstruction, célébré par l'ouvrage cité, est justement le bât qui blesse le Normand moyen. Le béton qui écrase le centre ville du Havre rappelle à ses habitants que la ville a été détruite à 85% par les bombardements alliés.




La cathédrale Notre-Dame de Saint-Lô est encore aujourd'hui l'objet d'une polémique sur le thème "Faut-il reconstruire ou ne pas reconstruire ?" Je pense prendre le temps de faire des articles détaillés sur ces deux villes martyres de la libération ultérieurement. Je dirai juste ce que j'entends, à savoir que les Normands en ont assez de vivre dans le souvenir de la guerre et du débarquement. Ces étrangers venus par dizaines de milliers voir les plages par où le malheur est arrivé et rendre hommage à des soldats venus saccager leurs villes sans un mot pour leurs morts à eux, rouvrent tous les ans des plaies qu'ils aimeraient voir se refermer avec le temps.

La Normandie a été la région de France la plus durement éprouvée par la seconde guerre mondiale. En 1944, non seulement Le Havre, mais Caen, Saint-Lô, et de nombreuses petites villes et villages ne sont plus que ruines et désolation. Pour déloger les troupes allemandes et leur couper la possibilité de se retirer, ce sont plus de cinq mille tonnes de bombes qui vont être larguées sur les côtes jusqu'à vingt kilomètres dans les terres en une seule journée.

Ces bombardements aériens "amis" vont faire plus de cinquante mille victimes civiles normandes et détruire sans discernement routes, ponts, habitations et monuments historiques. Des centaines de milliers de sans-abri resteront sans toit pendant plusieurs années. Les Normands le disent, pour eux ces bombardements n'avaient pas tant pour effet de tuer quelques milliers d'Allemands que de mettre la Normandie à genoux et pour Le Havre, La R.A.F. est clairement accusée d'avoir saboté le premier port français pour éliminer une concurrence gênante pour les ports du sud de la Grande Bretagne. Les ordres étaient d'anéantir le centre ville, ne comportant que des immeubles d'habitation. Un quartier populaire, le plus dense au monde, avec 60 000 habitants. Ce qui a été confirmé par des pilotes.

Dommages collatéraux ou volonté ? On peut réellement s'interroger sur un tel déploiement de forces et d'armes (de destructions massives" comme dirait le gouvernement étatsunien en parlant des autres).

Le littoral normand était, selon Wikipedia, généralement bien informé, gardé par 4 divisions, dont une seule, la 352e division d'infanterie, était de qualité standard. Les autres unités étant constituée d'hommes qui (souvent pour des raisons médicales) étaient considérés comme inaptes au front de l'Est et de troupes étrangères, surtout Russes ou soviétiques, ayant incorporé l'armée allemande plutôt que de devenir des prisonniers de guerre.

Les ardents défenseurs de ce carnage n'ont comme principal argument que d'avoir préféré l'américanisme au germanisme, ça se discute.

Henri Amouroux dans son œuvre "La grande histoire des français sous l'occupation", apporte sa vision sur les séquelles de la bataille de Normandie :

« Pour beaucoup de Français, aujourd'hui, les morts de la Libération ont péri dans les maquis, dans les prisons allemandes, dans les camps, dans les rang de la 2e D.B. ou dans ceux de l'armée de De Lattre. Les Français, ceux de Normandie surtout, longtemps sous le feu, lorsqu'ils n'étaient pas pris entre deux feux, n'occupent qu'une modeste place dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Leurs souffrances ont été effacées par les joies de la Libération et par les horreurs des camps. Et l'image de la grasse, de la riante Normandie, l'a toujours emporté sur la réalité de la Normandie assassinée. »

Je donne également la version du général Dietrich von Choltitz, commandant du 84e corps allemand en Normandie, qui qualifia avec justesse la bataille de Normandie comme un " immense bain de sang"

Le souvenir de ces jours sombres est partout présent en Normandie, et je ne parle pas des nombreux et immenses cimetières militaires, mais plutôt de la multiplication des stèles, monuments, plaques de souvenir, panneaux d'information, musées divers, nom de rues ou de régiments. Le mémorial de Caen que tous les petits Normands ont du visiter au moins une fois en car avec leur classe.
Il faut dire que les Normands, aux premières loges, ont eu une image moins héroïque des armées alliées. Des études récentes d'historiens ont montré que certains soldats américains se livrèrent à des exactions. Il y eut des pillages et des viols, qui ont cependant été le fait d'individus isolés, et qui n'ont été ni organisés, ni encouragés par le commandement, mais qui n'en ont pas moins laissé des traces. On peut dire ce qu'on veut concernant l'utilité du débarquement des troupes alliées en France. Ce qui ressort des souvenirs de nombreux Normands ayant vécu à cette période est l'inutilité du massacre systématique des civils et l'incompréhension face à ces soldats venus d'ailleurs qui se sont comportés en envahisseurs et non en libérateurs. Ils n'ont pu que faire la comparaison avec l'occupant allemand avec lequel ils cohabitaient depuis longtemps sans problèmes.